Bezos créa l’ecommerce

International

En l’espace d’une quinzaine d’années Amazon est devenu le site de référence pour des commandes en tout genre. Que ce soit dans le secteur du divertissement ou même encore dans bien d’autres domaines. Le site de e-commerce le plus connu doit son succès à un seul homme, Jeff Bezos. Visionnaire, il était pourtant au départ, le seul à y croire. Mais face au scepticisme ambiant, il a prouvé depuis à ses détracteurs que seuls les imbéciles regardent le doigt quand le sage montre la lune. Et la lune, il l’a belle et bien décrochée avec Amazon.com Comment ? Voici son histoire … Bricoleur dès l’âge de 5 ans Si d’autres gamins se passionnent pour le basket, le football ou encore le hockey, Jeff se passionne pour le bricolage. Il commence par démonter son lit à l’aide d’un tournevis à cinq ans, puis à dix, bidouille une alarme électrique pour empêcher des intrus de pénétrer dans sa chambre, notamment ses frères et sœurs … Lieu qui devient très vite un laboratoire scientifique tel la tanière d’un Géotrouvetout ! Il se révèle ensuite un brillant étudiant. Ses passions sont la physique et l’informatique. Une sorte de « geek » qui sort de Princeton avec un diplôme d’informatique et d’ingénierie électrique. Le monde du travail l’accueil à bras ouverts, dont Wall-Street qui recherche des informaticiens chevronnés. Il occupe différents postes dans les finances jusqu’à devenir vice-président chez D.E.Shaw, un fond spéculatif. Pourtant, malgré une carrière déjà bien remplie et plus que prometteuse, Jeff Bezos va tenter sa chance ailleurs et relancer ainsi tous ses jetons sur le tapis … Retournons cependant un instant en 1994 où Internet en est à ses premiers gazouillis, avec à peine quelques 500 sites qui se partagent la toile. Le commerce en ligne n’existe quasiment pas. Pourtant, le hasard fait que notre entrepreneur tombe sur une étude qui évalue un taux de croissance d’Internet à 2300 % par an. Et Jeff intrigué, songe au potentiel énorme que pourrait susciter l’avènement d’un tel média. Jeff Bezos a fait de son entreprise le plus grand magasin au monde avec 900 millions de dollars de bénéfices en 2009. Il pressent le potentiel énorme d’Internet Chemin faisant, il dresse une liste d’une vingtaine de produits qui seraient les mieux adaptés à la vente en ligne. Or c’est le livre qui arrive en tête. Il devance fortement la musique, les ordinateurs et autres logiciels. Alors, pourquoi le livre ? Parce qu’il y a trop de références pour contenir un catalogue digne de ce nom pour de la vente par correspondance. Et puis le web possède deux avantages par rapport à une librairie : Il peut créer une offre bien plus vaste que n’importe quel autre magasin et surtout il a la faculté de contacter un nombre illimité de clients 24 heures sur 24. Le futur fondateur d’Amazon pressent une révolution à part entière. Cependant, il reste à régler les questions d’infrastructures logistiques comme le stockage, l’acheminement et la brièveté du délai entre la commande et la livraison. Jeff choisit d’installer son siège à Seattle. Plusieurs raisons stratégiques motivent ce choix. La ville abrite le plus important grossiste de livres des États-Unis, Ingram Book et offre un vivier d’informaticiens talentueux que Bezos s’empresse de débaucher à travailler pour lui. Le site ouvre le 16 juillet 1995 sous le nom Amazon. En référence au gigantesque fleuve de l’Amazonie qui a le plus gros débit au monde. L’aventure vers le succès peut commencer. Et quelle aventure ! Jeff Bezos brandit fièrement la tablette numérique d’Amazon : « le Kindle » . Amazon : la raison d’un tel succès Les début commence dans un modeste local avec seulement deux pièces meublées. 900 000 dollars dont le tiers, financé par les économies de ses parents, lancent l’entreprise en ligne. Sa mère qui grâce à son investissement est devenue milliardaire dira de son fils : « Nous n’avons pas misé sur Internet, nous avons misé sur Jeff ». Quant à la campagne de lancement, le fils prodigue demande à ses amis et diverses connaissances de tester le site. Le bouche-à-oreilles fait aussi des merveilles et le buzz se répand comme une traîné de poudre qui s’enflamme. A partir du deuxième mois, le chiffre d’affaires atteint 80 000 dollars et les espérances les plus folles sont très vite dépassées. Mais pour créer une entreprise avec succès, il ne suffit pas d’avoir une bonne idée. Jeff est conscient qu’il ne doit pas se focaliser sur la technique et que sa force de frappe doit passer par une chose essentielle : la qualité de service apportée au client. Pour cela, il investit sans cesse dans la logistique, le suivi des commandes et le service après-vente. Il renouvelle également son catalogue en ligne en augmentant le choix de titres épuisés ou anciens. Il ouvre son site à d’autres vendeurs qui peuvent proposer à leur tour des offres. Les articles d’occasions côtoient aussi les produits neufs selon le budget de chacun. Le créateur d’Amazon cultive également une politique de transparence en publiant les critiques de la presses et celles des internautes. Ces dernier ont la possibilité de s’exprimer aussi bien sur le service que sur des articles achetés en laissant leurs avis. Enfin, les offres sont personnalisées par rapport à deux procédés simples, mais terriblement efficaces. La première consiste à mémorisé le choix des objets consultés. La deuxième propose d’autres titres, traitant du même sujet qui correspondent aux achats effectués par des clients précédents. Cette astuce consiste à faire découvrir d’autres livres qui traitent de la même thématique et donc, suggérer au consommateur de manière très subtile une nouvelle idée d’achat. Amazon est aussi un des premiers à lancer un programme d’affiliation où l’internaute peut toucher des commissions si des articles sont vendus par son lien d’affilié. Bref, toutes ces innovations ont pour but de contrer la concurrence dans d’éventuelle part de marché. Mais Jeff Bezos ne s’arrête pas en si bon chemin. Après voir créé la plus grande librairie du monde, il désire bâtir le plus grand magasin de la planète. Audace ou mégalomanie ? Il n’empêche qu’avec un chiffre d’affaires de 24 milliards de dollars en 2009 et 900 millions de profits, Amazon est le leader mondial du e-commerce. En diversifiant ses produits comme le vin, la modes, les cosmétiques, bijoux, meubles, jouets, l’électronique etc. Les bénéfices s’avèrent bien plus rentables qu’avec les livres.Faut il virer Zuckerberg\De quasi-candidat à la présidence américaine à homme le plus contesté de la planète. La courbe de popularité de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a pris un sacré coup, dans le sillage du scandale Cambridge Analytica et sa fuite de données géante. A 34 ans à peine, le multimilliardaire et dirigeant du réseau social le plus puissant du monde va jouer gros, ce mardi, lors de son audition devant les élus du Congrès américain. Car depuis plusieurs semaines, la pression s’accentue sur son rôle et sur sa réaction, au point que certains s’interrogent sur sa légitimité. Malgré quelques interviews où le big boss de Facebook a tenté de faire amende honorable et où il a promis des améliorations, la presse américaine ne le lâche pas. Après avoir fait la couverture de son édition de mars avec un Zuckerberg apparaissant le visage tuméfié, le magasine Wired milite pour son départ dans un article au vitriol: « La démission de Zuckerberg ouvrirait un nouveau chapitre qui permettrait d’améliorer sa réputation, pas seulement pour lui mais aussi pour toute l’entreprise Facebook. Plus important, ces changements bénéficieraient clairement à la planète tout entière ». No Mark Zuckerbergs were hurt in the creating of this photo-illustration. Here’s how our March cover was put together: https://t.co/QpxMJHjBeh pic.twitter.com/hGJJagvhV3 Peut-on imaginer Facebook se passer des services de Mark Zuckerberg? Techniquement, c’est difficile, à l’inverse de ce qui est arrivé à Travis Kalanick, le fondateur débarqué d’Uber. « La structure de propriété de Facebook, en particulier avec les actions de classe B (qui valent dix voix contre une seule pour une action normale, NDLR) distribuées aux fondateurs, fait qu’aujourd’hui Mark Zuckerberg ne peut pas être chassé de Facebook. Il possède une majorité colossale de ces actions de classe B, et donc il est inexpugnable. Il ne pourrait partir que de lui-même, ce qui qui rend la chose improbable », indique Corentin Sellin, professeur d’histoire spécialiste des Etats-Unis. Selon le Washington Post, certains actionnaires tentent tout de même de profiter de la tourmente pour imposer à Mark Zuckerberg de séparer les fonctions de président et de directeur général, lui qui occupe les deux à ce jour. « Hara-kiri pour repartir sur de nouvelles bases » Une issue qui semble improbable, même si l’histoire du capitalisme est pleine de ces patrons sacrifiés en pleine tourmente. « C’est la théorie du bouc-émissaire », explique Hamid Bouchikhi, professeur de management et d’entrepreneuriat à l’Essec. « Il y a un moment dans la vie d’un groupe, quand il y a un blocage, où, pour remettre les compteurs à zéro, il faut faire un sacrifice. Au Japon, c’est une tradition: quand une entreprise va très mal ou que des actes graves sont commis, le dirigeant démissionne pour endosser la responsabilité. Symboliquement, il se fait hara-kiri pour que le groupe puisse repartir sur de nouvelles bases ». Mais ce n’est pas franchement la tendance du moment. « Zuckerberg, comme tous les dirigeants, va espérer s’en sortir en faisant son mea-culpa. Si ça ne suffit pas, quand il verra que la valeur de sa participation fond comme neige au soleil, il sera frappé au portefeuille. Et peut-être qu’à ce moment-là il fera autre chose », estime Hamid Bouchikhi. Selon lui, le problème n’est d’ailleurs pas forcément lié uniquement à la personnalité du patron de Facebook: « Dans son expression publique, il a plutôt le ton juste. Il encaisse. Il n’est pas dans le déni. Mais Facebook, c’est une entreprise dépassée par son succès. C’est comme si vous étiez au volant d’un bolide et que ça allait trop vite pour vous », reprend Hamid Bouchikhi. « Il a pensé à la présidence des Etats-Unis » Au-delà du cas de son créateur, il faut selon lui étudier « la manière dont l’humanité va réguler le comportement de Facebook », le cas de la firme de Menlo Park servant de « laboratoire ». « C’est une entreprise qui vit de la vente de données, et quel que soit le dirigeant que vous avez à la tête de Facebook, la source du problème restera la même », prévient Hamid Bouchikhi. « De plus, Facebook devient un enjeu planétaire pour la démocratie, alors que son conseil d’administration est fait d’actionnaires ». La démocratie, Mark Zuckerberg semble s’y être intéressé de très près. Depuis plusieurs mois, il avait entamé un voyage qui devait l’emmener dans chaque Etat américain. Une sorte de pré-campagne officieuse pour l’élection présidentielle américaine de 2020. « Il avait aussi embauché deux des grands concepteurs de la campagne de Barack Obama en 2008. Ce n’est pas pour jouer au jocari », s’amuse Corentin Sellin. « Mais c’est fini. Il est cuit, caramélisé: il a pensé à la présidence des Etats-Unis alors même que sa société a gravement nui à l’exercice usuel de la démocratie ».