Dubai se met au protectionisme

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Vous aurez peut-être du mal à y croire, mais apparemment, certains industriels croient encore aux supposés bénéfices du protectionnisme. La semaine dernière, par exemple, j’ai été dépêché à Dubai pour suivre un meeting économique. Et entre deux séances de travail, j’ai pu entendre un intervenant déclarer que le gouvernement avait le devoir de garantir les industries françaises contre la concurrence étrangère ! Et ce, toujours selon la même idée : la concurrence internationale conduit à des pertes d’emplois dans notre pays ; il est donc essentiel que nous assurions nos entreprises contre cette concurrence à bas prix ; le protectionnisme est de toute évidence le meilleur moyen de préserver nos industries contre ce problème.
Evidemment, je ne souscris absolument pas à ce point de vue. Le protectionnisme n’est en rien bénéfique. Il faut assimiler ce qu’est foncièrement le protectionnisme : une limitation artificielle et assumée pour dénier l’entrée de produits étrangers sur le marché français, sous prétexte qu’ils n’ont pas été créés en France. Le protectionnisme ne se préoccupe absolument du fait que ces produits peuvent être plus intéressants dans leur rapport qualité/prix pour le consommateur.
Le protectionnisme est dans son ADN même un chausse-trappe, et ce que ce soit pour le client ou pour les entreprises qui souhaitent être préservées. Les consommateurs se voient en effet disputer l’accès aux biens d’importation : ils sont donc forcés de payer le prix fort et d’avoir moins de choix à leur disposition. Sur le court terme, les producteurs nationaux paraissent quant à eux sortir gagnants. Mais ce n’est là qu’un écran de fumée. Ils sont en effet débarrassés de la concurrence et ne doivent donc plus s’acclimater au marché. En toute logique, ils ont de fortes chances de dépérir dans un avenir plus ou moins proches, car ils seront de fait de moins en moins adaptés à la concurrence. Lorsque les mesures de protection sauteront, ce seront ainsi eux qui paieront le plus lourd tribut : les producteurs français auront pu se requinquer provisoirement grâce à ce bouclier artificiel mais seront largement devancés quand ils seront contraints d’aller rejoindre leurs concurrents dans le grand bain.
Au passage, ce meeting à Dubai était mené de façon impeccable. Si vous voulez jeter un coup d’oeil, voilà le site de l’agence qui l’a mis en place. Davantage d’information est disponible sur le site de l’agence organisatrice de l’organisation de séminaire à Dubai. Cliquez sur le lien.